Libération : le web comme dernière bouée de sauvetage

Une de libération: Nous sommes un journal

Dans la période de détresse que traverse la presse papier, Libération journal historique français subit une crise sans précédent. Faute de moyens et avec des ventes en chute en libre, le journal doit changer pour ne pas mourir. C’est par le web, comme certains autres grands titres, que Libération entend trouver son salut.

En septembre, l’annonce a fait l’effet d’une bombe : la direction de Libération a décidé la suppression de 93 postes sur les 250 salariés. Vu la crise dans laquelle s’est engouffrée le journal, cette solution semblait inévitable. C’est d’ailleurs de cette façon que Laurent Joffrin, nouveau directeur de la rédaction s’est justifié : « la crise de la presse qui frappe cruellement les quotidiens, nous oblige à adapter nos effectifs comme le font beaucoup de journaux en France et dans le monde ».

L’effectif de journalistes devrait passer rapidement de 180 à 130 journalistes. Preuve des difficultés subies, des plans de départs volontaires ont débuté depuis le 1er août. Ils ne devraient néanmoins pas être suffisants pour éviter les licenciements. Le mouvement militant qui était représenté par Libération dans les années 80 et 90 s’est essoufflé pour n’avoir plus vraiment de sens aujourd’hui selon beaucoup de spécialistes. Les valeurs du journal à sa création ont disparu.

Faire du neuf avec du vieux

Tout cela doit conduire à la réunification des rédactions web et papier : un véritable tremblement de terre pour la presse française et un de ses plus gros titres historiques, qui a vu le jour en 1973 sous la houlette de Jean-Paul Sartre. Ce regroupement sera accompagné d’un renouvellement intégral du site (d’ici janvier 2015) et de la diffusion de tous les contenus sur le site, accessibles grâce à un abonnement payant. Arrivé en juin, Laurent Joffrin a voulu donner un vrai coup de jeune au journal en le transformant complètement. Et en suivant l’évolution des pratiques du monde dans lequel il vit, avec l’explosion du web. Dans le courant de cet été, Patrick Drahi et Bruno Ledoux ont apporté les quelques dix huit millions d’euros nécessaires, qui serviront cette mutation.

Un pari pour l’avenir

Un pari gagnant de la part de la nouvelle direction ? Cela seul le futur le dira mais d’autres ont emprunté le même chemin avant Libération. Newsweek, un journal d’information générale américain a même arrêté ses publications papier au 31 décembre 2012 après des ventes en diminution. Et même si le journal a été racheté depuis et que la version papier a repris cet été, la direction confirme que ce passage par le web exclusivement, a donné un coup de fouet aux ventes.

Le Monde devrait suivre très rapidement le même chemin que Libération en se focalisant d’avantage sur son site internet et sur les contenus qui s’y trouvent. Les prochains mois devraient rapidement dire si le web peut permettre à ces deux monuments de la presse française de survivre.

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