Afrostream, bravo ou ghetto ?

Vous voulez manger chinois ? Direction le quartier asiatique de votre ville. Vous souhaitez danser le tango ? Vous trouverez bien un bar sud-américain près de chez vous. Vous voulez regarder un film « afro » ? Connectez vous au nouveau site de vidéo à la demande « AfrostreamVOD » !

Étonnante collaboration entre la petite start-up de streaming française Afrostream et le géant de la télévision TF1« AfrostreamVOD »  est hébergé depuis le 5 mars sur la plateforme de vidéo à la demande de TF1, myTF1VOD. Un catalogue d’une centaine de films, en lien avec la communauté afro, est disponible en ligne pour des prix variant entre trois et sept euros. Des productions « nollywoodiennes » tout droit venues du Nigéria, haut-lieu de l’industrie cinématographique en Afrique, à Timbuktu, le dernier film césarisé d’Abderrahmane Sissako, les critères de sélection sont larges.

Tonjé Bakang, créateur d’Afrostream, estime que la population afro installée dans l’Hexagone n’a pas assez de modèles à qui s’identifier. Jouant sur l’anecdote, il raconte que lorsqu’il était enfant (années 90), la plupart des personnages afro, dans les films qu’il pouvait regarder, mourraient dans les dix premières minutes !

Il souligne également l’esprit d’ouverture dont les téléspectateurs font preuve, et pense qu’aujourd’hui sa plateforme « peut permettre aux spectateurs de découvrir tout un univers qu’ils ignorent ». Du côté de TF1 l’argument est semblable car selon eux « la VOD permettra de sortir certains de ces films de l’obscurité ».

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Capture d’écran du site myTF1VOD

 Le Conseil supérieur de l’audiovisuel ne semble pas du même avis, craignant que la plateforme se transforme en « chaîne ghetto ». De plus, il estime que ce genre de création permet aux chaînes de contourner le problème de la sous-représentation de la diversité sur la télévision française. Problème encore très présent puisque selon une étude récente du CSA, seul 14 % de personnes « non-blanches » sont représentées sur le petit écran.

Toujours selon son créateur, la plateforme Afrostream  permet de corriger une réelle absurdité : l’Union européenne participe financièrement à la production des films africains, notamment francophones, alors que ces derniers ne sont que très rarement distribués en Europe.

Et par ailleurs, si vous voulez rester dans le thème de votre repas en regardant un film thaïlandais par exemple, sachez qu’une plateforme destinée aux œuvres cinématographiques asiatiques existe, distribuée par le numéro un de l’alimentaire « Tang Frères ». Et ce sera également bientôt possible sur myTF1VOD, qui pense élargir son offre en créant une plateforme pour les œuvres asiatiques, ou encore russes.

Couverture des attentats : quand les médias servent les terroristes

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Quelques jours seulement après la série d’attentats la plus meurtrière qu’ait connue la France depuis une cinquantaine d’années, l’heure est à l’unité nationale et au recueillement. Mais pas seulement. Les actes terroristes de ces derniers jours ont largement été relayés par les médias, au premier rang desquels figurent les chaînes d’information en continu.  Et c’est bien le procès qui leur est fait aujourd’hui, d’aucuns jugeant purement et simplement qu’ils sont allés trop loin dans l’information. Manque de professionnalisme, atteinte à la vie privée, sensationnalisme… Retour sur les principaux « manquements » dont ont fait preuve les médias dans la couverture des récents attentats.

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France Télévisions : Rémy Pflimlin pointé du doigt par le CSA

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’apprête à publier un rapport très sévère sur la mandature du président du groupe France Télévisions.

Rémy Pflimlin n’a pas été épargné. En publiant un bilan provisoire sur le mandat du PDG, le CSA a jeté un pavé dans la mare de l’audiovisuel. Dans cette première version du rapport, le conseil relève « un nombre d’objectifs non atteints » en matière de management du groupe, d’identification des chaînes mais aussi de qualité des programmes. Il a notamment souligné « un manque d’audace » dans la fiction, plus particulièrement dans les séries, ainsi que des « horaires trop tardifs » concernant les émissions culturelles. Le texte reproche par ailleurs à France 2 d’avoir « empiété sur la spécificité de France 3, se livrant ainsi à une concurrence stérile », tandis que France 4 et France Ô « ont du mal à justifier leur nécessité sur un réseau hertzien national ». Seule France 5, bonne élève du groupe, ferait l’objet de satisfactions quant à la qualité de sa programmation, à la spécificité de sa ligne éditoriale et au maintien de son audience.
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