Nicolas Maduro : l’homme invisible des médias vénézuéliens privés

 

Ce mardi, en Une de tous les journaux vénézuéliens, cette déclaration du Président Nicolas Maduro : les médias privés – entendre les médias anti-chavistes – ne parlent pas du Président et de son gouvernement. L’invisibilité des organes du pouvoir dans ces médias fait courir la rumeur d’une connivence entre le parti d’opposition et les États-Unis, qui eux non plus n’ont toujours pas reconnu les résultats des dernières élections au Venezuela.

el-nacional.com titre: « Maduro attaque à Globovision et Televen » 

« Un canal fasciste », c’est ainsi que Nicolas Maduro qualifie la chaîne d’opposition Globovision pour l’avoir censuré et ne pas avoir reconnu sa victoire en tant que Président. « Il n’existe pas d’opposition, il s’agit d’une conspiration », s’adresse-t-il en ces termes du parti d’Henrique Capriles. Globovision ne transmet en effet aucune « cadena » – déclaration en direct – du Président, alors qu’elle en transmet très régulièrement de Henrique Capriles.

Après cinq jours de travail auprès de la population pauvre de l’État de Zulia dans le cadre de son « gouvernement de rue » – nouvelle stratégie qui consiste à aller à la rencontre de la population dans le besoin afin de cibler ses problèmes et trouver les solutions les plus appropriées – et aucune information relayée par les médias privés, Nicolas Maduro a donc dénoncé le silence de cette presse, affirmant que les médias nationaux et (surtout) internationaux doivent être informés de la censure dont il est victime. « Derrière cette censure se cachent les plans de déstabilisation et de renversement du gouvernement bolivarien ». Car tout comme les États-Unis, l’opposition et sa presse n’ont pas reconnu le nouveau statut de Président de la République Bolivarienne du Venezuela de Nicolas Maduro, élu le 15 avril dernier. Sur son compte twitter, pas moins de 6 tweets du chef d’État dénoncent le silence des médias privés.

Capture d’écran de la page Twitter de Nicolas Maduro 

La semaine dernière, alors que Henrique Capriles a annoncé faire son allocution de manière imminente à la télévision, au même moment Nicolas Maduro a décidé d’en faire une lui aussi, coupant ainsi l’intervention de son ex-rival électoral. Une guerre politique autant que médiatique.

Article rédigé par Anne-Yasmine Machet