Ile Maurice : vers une réforme de la loi sur la presse?

 

Geoffrey Robertson, avocat spécialiste des médias, a présenté samedi 13 avril son rapport préliminaire sur la reforme de la loi sur la presse à l’île Maurice. Cette première étape devrait déboucher sur un projet de loi d’ici la fin de l’année. Dans les propositions évoquées, l’arrivée des télévisions privées et la libre circulation de l’information font figure de priorités.

Goeffrey Robertson (Crédit: Lexpress.mu)

Le rapport préliminaire de Geoffrey Robertson sur la reforme de la loi sur la presse était très attendu, samedi 13 avril, par les journalistes mauriciens. L’île de l’océan Indien avait été très critiquée début janvier pour son traitement de l’information après la publication du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. L’Ile Maurice avait alors reculé de 8 places pour se situer en 62e position.

Le travail de l’avocat spécialiste des lois sur les médias doit donc permettre de résoudre un certain nombre de problèmes structurels et juridiques au sein des médias locaux. Le Freedom of Information Act doit ainsi être introduit pour permettre à la presse d’avoir accès à d’importants documents du gouvernement. Le but est notamment de favoriser la démocratie et la libre circulation de l’information.

Un rapport indépendant ?
Le premier ministre, Navin Ramgoolam, à l’origine de ce rapport, n’approuve toutefois pas ce point précis comme l’explique Geoffrey Robertson dans des propos rapportés par l’Express: « Il m’avait envoyé un extrait de la biographie de l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair qui écrivait que c’est la plus grande erreur qu’il ait faite durant sa carrière politique. Mais je pense que votre Premier Ministre a beaucoup d’humour puisqu’il savait que j’allais venir de l’avant avec cette proposition »

Par ses propos, l’homme de loi tente également de prouver que son travail a bien été effectué dans une indépendance totale vis-à-vis des pouvoirs politiques. Parmi ses autres propositions, la suppression des clauses légales datant de l’époque coloniale, notamment l’emprisonnement des journalistes pour faute dans l’exercice de leur métier, apparaît en tête.

Une arrivée de la télévision privée?
Une des mesures phares de son projet concerne également l’octroi de permis pour opérer des télévisions privées. Actuellement, la MBC reste la seule télévision présente sur l’île. Une hausse de la limitation de l’investissement étranger dans les médias mauriciens de 20 à 45% est demandée par l’expert. D’autre part, une clause dans la loi pour la protection des sources des journalistes devrait voir le jour.

Ce rapport préliminaire devrait se convertir en projet de loi d’ici la fin de l’année comme l’a confirmé l’avocat. Reste désormais à voir si l’ensemble des recommandations contenues dans ce document seront mises en oeuvre. Le chef du gouvernement mauricien semble encore hésitant principalement sur le Freedom of Information Act.

Article rédigé par Victor Chini