Costa Rica : La Gaceta passe au “tout-numérique”

 

En juillet prochain, après pas moins de 154 ans d’impression papier, le journal officiel costaricain La Gaceta abandonne la version papier et bascule au “tout-numérique”. 

Le célèbre Newsweek, deuxième hebdomadaire américain d’information après Time, l’avait fait en janvier dernier, les journaux sont de plus en plus nombreux à abandonner le papier au profit de la toile. Les raisons ? Principalement économiques, malheureusement. Les journaux ne se vendent plus, les gens s’informent sur le net. La pause café-journal du matin n’a plus la côte.
Le dernier numéro de la Gaceta, grand quotidien officiel du Costa Rica, sera publié le 28 juin, apres 154 années de bons et loyaux services. Il s’agit d’un changement fondamental pour un des journaux les plus importants du pays, témoin d’évènements de l’histoire nationale, tel que l’abolition de la peine de mort.

Conséquence de la chute des ventes et des revenus publicitaires, l’arrêt de la version papier semble être un phénomène irrémédiable d’une presse en crise. Les lecteurs se tournent en priorité vers les médias en ligne, vers les versions web des journaux, et en particulier vers les contenus gratuits. En plus de la facilité d’accès – pour peu que l’on dispose d’une connexion internet – les sites d’information sur internet possèdent de nombreux avantages. Les actualités peuvent être mises à jour à la seconde, les éditions du jour, de la veille, et d’archives sont librement consultables. Il s’agit d’une nouvelle manière de faire l’actualité, entre l’immédiat, les analyses plus poussées, les dossiers. L’interface permet aussi de jongler entre différents supports, et passer de l’écrit a la vidéo en passant par la radio.

Aujourd’hui, de très nombreux journaux ont investi internet, partout dans le monde et quelque soit le type de presse – nationale, régionale, spécialisée. Beaucoup de lecteurs sont désormais plus attachés à la version web de leurs journaux qu’à sa version papier, et s’informent de l’actualité uniquement grâce à la toile. Partant de ce constat, les journaux ont du s’adapter aux demandes des lecteurs, et de nouveaux systèmes ont vu le jour. On peut citer l’exemple du New York Times, qui a mis en place un contenu gratuit ainsi qu’un “mur payant” disponible sur abonnement, dont le bilan est optimiste : aujourd’hui 55% de ses revenus proviennent des ventes.

Concernant l’Amérique Latine, malgré une connexion internet de qualité parfois très moyenne, voire médiocre, les lecteurs sont tout autant nombreux à s’informer sur la toile et à privilégier l’information en ligne aux journaux papier.
Dans ce sens, les ventes de tablettes ont explosé dans le continent, se multipliant par deux entre 2011 et 2012, encourageant même les entreprises à fabriquer des tablettes “made in Latin America”.
Alors est-on à l’aube de la disparition pure et simple de l’impression ? Beaucoup en doutent, ou ne voient pas ce changement avant un très bon moment. L’avenir nous le dira…

Article Anne-Yasmine Machet