Vietnam : un iPhone suffit (parfois) pour être journaliste

 

Le « Mobile Journalism », ou Mojo, commence à séduire de plus en plus de journalistes vietnamiens. Sur le terrain, l’iPhone se transforme tour à tour en appareil photo, caméra et enregistreur de son. Les journalistes restent pourtant conscients des limites de cette nouvelle pratique, notamment en termes de qualité d’image.

Les journalistes photographient la cérémonie de l’ethnie Cham à l’aide de leur appareil photo…
ou bien de leur iPhone. @JessicaRaclot

Au beau milieu d’une vingtaine de journalistes qui se bousculent pour photographier et filmer la reconstitution d’une cérémonie traditionnelle de l’ethnie Cham dans un petit village à proximité de Hanoï, une jeune journaliste a sorti son iPhone pour tenter de récupérer quelques images de l’événement. Le « Mobile Journalism », ou Mojo, a fait son entrée au Vietnam et plaît particulièrement à la nouvelle génération de journalistes.

L’ensemble des outils dont le journaliste a besoin sur le terrain – pour réaliser un reportage radio, TV ou presse écrite –  se retrouvent dans un simple et même appareil. Grâce à son smartphone, le journaliste peut prendre des photos pour illustrer son article, faire une vidéo pour l’enrichir, et enregistrer ses interviews. Plus encore, son smartphone lui permet d’accéder aux réseaux sociaux à tout moment pour partager une information de façon instantanée avec les internautes. Le « Mobile Journalism » convient donc particulièrement au traitement de l’actualité chaude de type « Breaking News ».

Uniquement pour la version web
Sur les 4,2 milliards de téléphones mobiles que l’on compte dans le monde, 43% sont utilisés en Asie, selon le rapport « Mojo – Mobile Journalism in the Asian Region« . Bien équipés en matière de smartphone, certains journalistes vietnamiens ne voient plus l’intérêt d’apporter d’autres appareils encombrants sur le terrain. Ngoc Nguyen, journaliste pour le quotidien VietnamNews, explique : « Maintenant, on arrive à prendre des photos de bonne qualité avec l’iPhone 4 ou 5. Par contre, l’image servira à illustrer un article destiné à être publié sur Internet. Pour ce qui est de la version papier, on privilégie encore l’appareil photo ».

Pratique, oui. Parfait, non. Les journalistes l’ont bien compris : le « Mobile Journalism » a ses limites. « Je prends des photos avec mon iPhone uniquement en extérieur et quand il fait soleil, sinon la qualité n’est pas suffisante. Par exemple, si je vais à une conférence de presse, je sais qu’il faut que j’emmène mon appareil photo », témoigne Tung Nguyen, journaliste au Courrier du Vietnam.

L’iPhone, toujours dans la poche

Le journaliste adepte du « Mobile Journalism » peut être confronté à plusieurs problèmes une fois sur le terrain. Les reflets du soleil sur l’écran et la batterie qui se décharge très rapidement constituent les principales contraintes techniques. Le bruit extérieur peut aussi venir diminuer la qualité du contenu vidéo si le smartphone n’est pas équipé d’un très bon microphone.

Le journaliste qui utilise son iPhone pour réaliser son reportage n’est pas toujours pris au sérieux face aux autres journalistes armés de zooms ultra puissants et micros perfectionnés… Pourtant, celui qui adopte le concept du « Mobile Journalism » a toujours son smartphone dans sa poche. Près à être dégainé en cas d’événement inattendu. Et c’est, semble-t-il, ce que l’on attend d’un journaliste aujourd’hui.

Article rédigé par Jessica Raclot