Globovisiòn, média vénézuélien, soutien sans équivoque de “l’opposition” du gouvernement, a été vendu à l’entrepreneur Juan Domingo Cordero.
La vente sera effective le 14 avril prochain, date des premières élections sans Chavez depuis 14 ans.
Leopoldo Castillo, journaliste à Globovisiòn l’a confirmé la semaine dernière :
http://youtu.be/RJhLYlEXDBE
Comme l’annonce le journal espagnol El Pais : la nouvelle aurait été accueilli d’une joie incommensurable par le feu-leader Hugo Chavez si celui-ci était encore de ce monde. La dernière chaîne de télé critique envers le gouvernement se trouve aujourd’hui dans une situation si précaire – au niveau économique comme politique – qu’ils sont désormais obligés de la vendre. El Pais le précise : si Nicolas Maduro, héritier “fils” de Hugo Chavez, gagne les prochaines élections, il bénéficiera d’un paysage audiovisuel idyllique.
Influence de Globovisiòn
En effet, Globovisiòn, gagnant du Prix National du Journalisme fin des années 1990, a une influence très grande sur l’opinion publique. Dans un pays entièrement polarisé, la chaîne a mené une campagne de soutien sans faille au candidat de l’opposition Henrique Capriles lors des élections d’octobre 2012. “J’avais pris la décision de faire tout notre possible, au risque de perdre le capital des actionnaires et conscient des conséquences que cela pouvait entraîner, afin de faire gagner le candidat de l’opposition” avoue sans difficulté Guillermo Zuloaga, bientôt ex-actionnaire du média. Qualifié d’“ennemi de la Révolution” par le gouvernement, ces prises de positions extrêmes les ont conduits vers une situation précaire, en tant que média comme en tant qu’entreprise, s’ajoutant à cela les difficultés économiques inhérentes à la situation du pays (monnaie dévaluée, etc.). Et selon le journaliste José Vicente Antonetti, la seule manière de sauver le média était de le vendre…
Globovisiòn “ennemi de la Révolution”
Dans un pays aussi polarisé que l’est le Venezuela, les médias soutiennent soit le parti du gouvernement, soit au contraire celui de l’opposition. L’organisation Human Rights Watch a ainsi accusé le pouvoir en place depuis 14 ans d’avoir bafoué la liberté d’expression et de la presse, comparant le Vénézuéla a la Syrie et la Corée du nord. D’après le communiqué de l’organisation, “le Président Chavez et son parti ont développé au fil des ans un système qui offre la liberté au gouvernement de menacer et pénaliser les citoyens qui interfèreraient dans son agenda politique”. Ces punitions prendraient la forme de censure, intimidation, et représailles judiciaires.
En revanche, du coté des partisans du parti du gouvernement, son de cloche totalement différent. Globovisiòn n’a ni plus ni moins répandu la haine, le racisme, la discrimination dans le pays, incité la guerre civile, donné raison au colonialisme et à “l’impérialisme yankee”, offensé le Président Chavez, sa mémoire, sa famille…
Article rédigé par Anne-Yasmine Machet