Magazine hebdomadaire d’actualités panafricaines depuis plus de 50 ans, Jeune Afrique est parti à la conquête du Web. Sa rédaction s’adapte aux nouvelles pratiques du journalisme en réseau pour traiter l’actualité africaine, depuis Paris. Avec l’internet, déconnecté d’un territoire physique précis, on veut croire à l’avènement de l’information en ligne, en Europe comme en Afrique.
Capture d’écran du site jeuneafrique.com le 04 décembre 2013
Lorsque Pierre-François Naudé, aujourd’hui responsable éditorial adjoint du site, rejoint l’équipe de Jeune Afrique en 2009 : « La direction a commencé à changer de philosophie à l’égard du site et a voulu réellement investir dedans ». Et quand on tombe sur ce récent article publié dans l’édition économie du site, on comprend bien pourquoi. La croissance des infrastructures qui permettent l’accès à internet se fera en un temps record sur le continent africain, prédit-on. L’entreprise Google a déjà investi 14 millions de dollars dans un projet de développement de réseau Internet dans certaines régions d’Afrique.
« Le but du site n’est pas seulement de faire une vitrine pour le magazine »
Pierre-François Naudé, responsable éditorial adjoint du site jeuneafrique.com
En 1997, le magazine innove en créant le site jeuneafrique.com. Quelques années plus tard, certains concurrents dépeignent le site comme une vitrine pour booster les ventes du magazine avec une interface quelque peu rudimentaire.
Couvrir l’actualité africaine, notamment celles des anciennes colonies françaises depuis Tunis, Rome et enfin Paris, n’a pas toujours été évident. Le magazine a souvent été critiqué sur sa ligne éditoriale ou sur sa proximité avec les élites africaines. Quand on demande à Pierre-François Nauré de commenter la légitimité des journalistes de la rédaction Jeune Afrique, qui travaillent en grande majorité depuis Paris, il répond «qu’un regard trop européocentré n’a pas lieu d’être, les journalistes sont légitimes par leur travail, mais ne sont pas spécialistes de tout ». Tout dépend de l’expérience du journaliste, mais aussi de ses sources. « En ce moment, il faut prendre position quand ce n’est plus tenable, mais dans pas mal de circonstances, on privilégie l’info ». Donnant ponctuellement une véritable opinion, la rédaction se considère d’abord comme celle d’un magazine d’information.
L’incontournable carnet d’adresses
Si les rédacteurs Web du site de Jeune Afrique s’informent aussi par les dépêches d’agence, des communiqués de presse et les réseaux sociaux, leur atout majeur reste un bon carnet d’adresses. Une à deux fois par mois en moyenne, certains journalistes sont envoyés en mission sur le continent. C’est lors de ces missions sur le terrain qu’ils rencontrent les personnes susceptibles de leur fournir des informations. Le site à souvent recours aux pigistes, mais peu de correspondants sont employés par la rédaction. Paris reste un endroit stratégique où souvent, il n’est pas nécessaire de se déplacer comme, par exemple, lors du sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique du 6 et 7 décembre 2013, qui rassemblera 42 représentants des 54 pays africains à Paris.
Article rédigé par Mathilde Regis
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