L’Irish Independent récompensé grâce au rugby !

Le 13 mai dernier, avait lieu à New York la remise de prix annuelle organisée par The International News and Media Association (INMA). L’association, qui a pour but d’aider les médias à augmenter leurs revenus et audience grâce à des experts, récompensait les meilleurs élèves de la cuvée 2015.

INMA.org

L’Irish Independent a été primée dans la catégorie « meilleure idée pour augmenter la vente de ses tirages papiers ». La fameuse bonne idée réside dans le sport national ici en Irlande : le rugby ! Depuis l’année dernière le journal est devenu le partenaire officiel des clubs de rugby de Leinster, Connacht et Munster. La rédaction et la direction ont ainsi pu insérer des suppléments gratuits au sein des journaux toutes les semaines.

Transformation réussie

Ce petit « plus » spécial ballon ovale a donné un sacré coup de pouce aux ventes au numéro du Irish Independent. Ils ont assuré une plus large diffusion ainsi qu’une augmentation du revenu. Présent à la cérémonie, Geoff Lyons, directeur du groupe Independent News and Media (INM) a déclaré : « notre association avec le rugby provincial a permis à notre marque de s’imprégner du rugby professionnel autant qu’amateur. Il a surtout permis d’offrir à nos lecteurs et nos annonceurs une offre de contenu unique. » Il ne manqua pas de remercier son équipe et les trois équipes de rugby associées à ce succès.

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Yasmin Namini, présidente de l’INMA et Geoff Lyons, directeur du groupe INM

Késako l’INMA ?

190 médias de 38 pays différents ont posé leur candidature au sein des 15 catégories que présente l’INMA. Parmi elles ont y retrouve « meilleur usage d’un événement pour promouvoir sa marque », « meilleur nouveau site web ou application mobile » ou encore « meilleure idée pour fidéliser les lecteurs ou créer de leur engagement ». Le jury était composé de 33 directeurs de médias représentant 15 pays. Ce sont ces mêmes juges qui ont décidé de remettre un award à l’Irish Independent pour le féliciter de son initiative marketing.

D’autres raisons ont fait de lui le meilleur candidat telles que sa présence au sein des stades provinciaux, ses diverses activités les jours de matchs et son concours « sponsor pour un jour ». Autant de raisons qui ont promu le quotidien national le plus lu d’Irlande à être lauréat cette année. Depuis 10 ans, seul l’Irish Examiner basé à Cork avait reçu le prix dans la catégorie « relations publiques et services collectifs » en 2011.

Arte au service de la réconciliation flamande et wallonne

Après presque dix ans de « Quais des Belges » et quatre ans de « Vlaamse Kai », Arte Belgique (en coproduction avec Triangle7 et Novak) lancera dès septembre « Tout le Baz’Art », une émission bimensuelle, bilingue et sous-titrée en flamand et en français. Quand la télévision veut réconcilier deux cultures…

Hadja Labib (à dr.) et Fabrizio Cassol (à sa g.) assistent à la répétition de son fils
Hadja Lahbib (à dr.) et Fabrizio Cassol (à sa g.) assistent à la répétition de son fils. Capture d’écran.

Du Quai au Kai…

Au départ, en 2006, il n’y avait que « Quai des Belges ». Une émission mensuelle où Hadja Lahbib  (journaliste, grand reporter, documentariste, présentatrice du JT de la RTBF) présentait un documentaire et ses bonus, des plateaux avec invités filmés dans des lieux en rapport avec le thème du documentaire diffusé. Puis en 2011, la volonté d’élargir et de remodeler le format a abouti à la création de de « Vlaamse Kai » (littéralement : « quai des flamands »). Diffusé en parallèle à « Quai des Belges », l’émission suivait Hadja Lahbib, en dialogue avec son guide flamand et chacun dans sa langue. Cette première tentative d’émission bilingue avait le bon format, mais les invités n’étais que des artistes flamands…

Mais alors pourquoi pas fusionner les deux ? Juste une simple idée, au début, mais qui a vite emballé l’équipe et les producteurs. « Il n’y a pas de culture belge à proprement parler, comme il y a une culture française ou anglaise. Il y a d’un côté les Flamands et les Wallons. Certes, nous vivons dans le même pays, mais il y a une espèce de frontière que seul un média portant un sujet universel peut casser. Et c’est l’idée de « Tout le Baz’Art » : unifier deux cultures dans une émission bilingue en parlant d’art », explique Philippe Sellier, coproducteur.

« Tout le Baz’Art », le digne héritier

L’émission se composera en deux temps successifs bien distincts, mais liés par la présentation:

  • « Tout le Baz’Art » : comme dans un « Quai des Belges », Hadja Lahbib ira à la rencontre d’une personnalité du monde culturel belge, francophone ou flamande, en 26 minutes : Tout le Baz’Art d’Arno, Tout le Baz’Art de François Schuiten, Tout le Baz’Art de Marie Gillain, etc…
  • « Le Doc de Tout le Baz’Art » : un documentaire labellisé avec des critères précis, un défi d’écriture, la culture comme levier, une approche singulière… lancé par Hadja Lahbib en dialogue de quelques minutes avec le réalisateur du documentaire diffusé, avec une durée variable suivant celle du documentaire.

En quatre à cinq séquences de quatre à six minutes dans des lieux différents, face à Hadja Lahbib, l’invité se dévoile petit-à-petit, de touche en touche, de rencontre en rencontre. On peut imaginer une séquence intérieure, dans sa maison, son atelier, son lieu de vie et de travail; une séquence professionnelle, sur le chantier qui l’occupe au moment du tournage, avec ses collaborateurs; l’invité pourrait s’effacer un moment pour une séquence « vu de l’extérieur » dans laquelle un proche, un collègue, un critique, un spécialiste nous éclaire sur aspect particulier de sa personnalité ou de son travail.

Dans une séquence plus intime, l’invité pourrait nous livrer dans un lieu choisi, avec une personne signifiante, ce qui a motivé sa vocation ou les conséquences qu’elle a pu avoir sur sa vie; il y aurait chaque fois une séquence « surprise » où Hadja Lahbib tentera de le désarçonner avec une rencontre qu’il n’aura pas prévue : celui ou celle qu’il aurait aimé rencontrer, un ami perdu de vue, un alterego de l’autre côté de la frontière linguistique. Une des contraintes majeures de la bimensuelle d’Arte-Belgique est sa durée : une durée élastique, vu que l’émission est diffusée sur ARTE à la place d’une fiction, de durée variable, ainsi la durée de l’émission « Quai des Belges » ou « Vlaamse Kai » peut varier de 75 à 120 minutes.

Toujours une étape dans l’autre langue, le défi de la consciliation

Hadja Lahbib et son invité iront là où ça se passe, dans les studios, les scènes, les ateliers, les musées, les expos, les salles, les arrières-salles. Ils parlent de la culture comme elle se fait, partout où elle se niche, la culture de tous et celle faite par tous, celle des autres, et eux avec nous, dans les deux langues, français et néerlandais, et partout, en Wallonie, en Flandre, à Bruxelles. Une de ces étapes se déroulera nécessairement dans l’autre langue, de l’autre côté de la frontière linguistique, avec une rencontre entre l’invité et quelqu’un de l’autre communauté, flamand si il est francophone ou inversement et suivant le principe « chacun dans sa propre langue, iedereen in zijn eigen taal », en laissant bien sûr la liberté aux interlocuteurs de s’exprimer comme ils le souhaitent.

Diyarbakır : une journaliste néerlandaise accusée en janvier de « propagande terroriste » acquittée

Frederike Geerdink, journaliste néerlandaise risquait jusqu'à cinq ans de prison pour ses prises de position en faveur de la cause kurde.
Frederike Geerdink, journaliste néerlandaise risquait jusqu’à cinq ans de prison pour ses prises de positions en faveur de la cause kurde.

Un procureur turc de Diyarbakır en Turquie acquittait le 8 avril dernier la journaliste néerlandaise Frederike Geerdink, poursuivie jusque-là pour « propagande terroriste » en faveur des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après avoir diffusé sur les réseaux sociaux des publications laissant supposer selon la justice turque, une forme de « sympathie » à leur égard.

« Le procureur a jugé que les charges contre Frederike Geerdink n’étaient pas constituées, que ce qui lui était reproché relevait du travail journalistique et pas de la propagande et a donc demandé son acquittement » avait alors déclaré Reporters sans frontières à l’issu d’une première audience qui s’est déroulée le 8 avril dernier au tribunal de Diyarbakır. Plusieurs associations internationales ont d’ailleurs assisté à son procès pour la soutenir en tant que partie civile : des représentants de l’ambassade néerlandaise d’Ankara, d’Amnesty International, de la Fédération internationale des journalistes de Bruxelles, ainsi que deux journalistes de Reporters sans frontières, Johann Bihr et Erol Önderoğlu, joints par Horizons Médiatiques.

« Elle partageait ses approches personnelles en lien avec les richesses de la région où elle habite »

Fréderike Geerdink,  journaliste du site turc Diken et très active sur les réseaux sociaux, s’est vu ainsi reprochée par les autorités turques de faire de « la propagande terroriste » après avoir publié des reportages sur son site internet, où elle donnait la parole à un jeune kurde affichant un sentiment de culpabilité lorsqu’il pensait à ses « frères qui prenaient le chemin de la montagne », partis combattre Daech à la frontière près de Kobané.  La justice turque reprochait aussi à cette reporter néerlandaise de 45 ans d’avoir retweeté des caricatures et fait circuler sur son compte certaines de ses chroniques jugées « compatissantes » à l’égard de la population kurde de Diyarbakır, située au sud-est de la Turquie.

« Fréderike Geerdink  est une journaliste très active sur les réseaux sociaux et partageait sa vie quotidienne sur Twitter, sa vie était assez transparente sur les réseaux sociaux, mais pas seulement pour ses proches, également aux yeux de la société civile, des journalistes de Diyarbakır et des forces de l’ordre » expliquait en avril dernier Erol Önderoğlu au site d’Horizons Médiatiques. D’après l’article 7 de la loi anti-terroriste turque, la journaliste risquait jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.

La journaliste néerlandaise Frederike Geerdink est connue comme la seule correspondante occidentale basée à Diyarbakir, où elle vit depuis 2006. Elle est l’auteur d’un livre et de nombreux articles consacrés à la question kurde, notamment sur le site Diken et sur son blog, « Kurdish Matters ». Après la perquisition de son domicile et un interrogatoire de plusieurs heures par la police antiterroriste, le 6 janvier 2015, la journaliste a été inculpée sur la base de l’article 7.2 de la loi antiterroriste soupçonnée d’avoir publié sur les réseaux sociaux des chroniques ou des messages assimilés par les autorités comme de la « propagande en faveur d’une organisation terroriste ».

Mais la réalité est tout autre, « au niveau des contenus, rien n’était vraiment susceptible d’inquiéter les autorités » souligne le représentant de Reporters sans frontières en Turquie Erol Önderoğlu. « Elle partageait ses approches personnelles en lien avec les richesses de la région où elle habite, vu qu’elle partage le quotidien des kurdes de Diyarbakır ». « Ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu, je ne suis coupable de rien, je n’ai fait aucune propagande », a insisté la journaliste lors de son audience. « C’est un procès politique (…) la liberté de la presse régresse en Turquie, c’est un fait », avait-elle déclarait à l’issu du procès.

L’accusation d’« appartenir à une organisation terroriste » reste largement utilisée de façon arbitraire en Turquie de façon à réprimer les professionnels des médias critiques des autorités. Une quarantaine de journalistes sont poursuivis sur cette base dans le cadre du procès du présumé « comité des médias du KCK », une organisation affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Pour avoir critiqué sur Twitter un procureur, la célèbre présentatrice Sedef Kabaş est ainsi accusée d’avoir « mis un fonctionnaire public dans la ligne de mire d’une organisation terroriste ».

La question des minorités kurdes

Considéré comme une organisation terroriste par Ankara et la plupart des pays occidentaux, le Parti des travailleurs du Kurdistan mène depuis 1984 une rébellion contre l’armée turque pour réclamer l’indépendance de territoires peuplés à majorité kurdes.  Le gouvernement et les médias turcs attribuent régulièrement au PKK des attentats ayant causé la mort de milliers de civils en Turquie. De son côté, l’organisation dément toujours ces accusations.
Après les attaques de l’armée turque dans le Kurdistan irakien en février 2008, des Kurdes d’Istanbul descendaient alors dans les rues. Les forces turques ont ensuite réagi en menant des actions dans le Sud-Est du pays placé en zone interdite pour les étrangers et un état d’urgence, levé depuis, fut décrété pour la population civile pendant plusieurs années.

À l’automne 2012, des pourparlers de paix qui pour l’heure, n’ont pas encore abouties, ont ensuite été engagés. Malgré le processus de négociation en cours initié par le gouvernement turque de l’AKP, les tensions restent vives. Depuis le 24 mars, l’armée turque s’est implantée dans le sud-est du pays dans une opération contre les positions de la rébellion kurde.

Après la création de la République turque en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk, les autorités interdiront la langue et les noms de famille kurdes. La langue kurde a finis par être interdite. Le mot « kurde » lui-même était pendant longtemps proscrit du vocabulaire. Face à cette négation du fait kurde et de l’identité kurde, des soulèvements de la population kurde auront lieu à plusieurs reprises, souvent violemment réprimés par l’armée turque.

Une application nationale pour les auditeurs irlandais

Le 27 avril 2015 a été lancée « radioplayer.ie », une application regroupant près de 40 stations irlandaises. Cette plateforme d’écoute résulte d’un accord entre les plus grandes radios du pays pour être en phase avec ses auditeurs.

Le projet est né il y a cinq ans, de la rencontre du directeur des opérations du groupe RTE Radio, JP Coakley, et de celui de la radio musical Q102 Scott Williams. Ils ont un désir commun : développer une application radiophonique unique pour le marché irlandais. « Nous sentions qu’il s’agissait avant tout de radio. Nous devions penser au support que chacun aller garder avec soi » déclare Scott Williams, ancien directeur du groupe des radiodiffuseurs indépendants d’Irlande (IBI). « J’aimerais que les gens pensent leurs smartphones comme leur autre radio », ajoute-t-il.

Une application optimisée

Cette nouvelle application mobile permet à chacun des utilisateurs de pouvoir écouter chaque station de radio de République d’Irlande sur une plateforme unique. Avant cela, les auditeurs consommaient le média radio en téléchargeant les applications individuelles des stations ou en se servant de plateformes globales. « Je parie que sur le long terme, les irlandais utiliserons davantage l’application RadioPlayer », dit Coakley.

L’avantage majeur de cette application, la pluralité des stations en un seul clic. Tom Maguire, directeur de RTE Radio 1 s’en réjouit. « Depuis presque un an, les anciennes et nouvelles stations irlandaises ont été un conduit pour les conversations, un réseaux d’informations et une entrée pour le divertissement. C’est formidable que chacun puisse faire partie de cela grâce à une seule touche. » Mais au-delà de ça, c’est la disparition des publicités qui est appréciable. D’autres fonctionnalités telles que la possibilité de favoriser ses stations préférées ou encore interagir via les réseaux sociaux servent pleinement l’application digitale.

Approuvée par tous

Le président de l’IBI, John Purcell, se félicite d’une telle mise en ligne. « Le RadioPlayer irlandais est la preuve des grands progrès qui peuvent être faits quand tous les radiodiffuseurs mettent de côté leurs différences concurrentielles et se concentrent sur les meilleurs intérêts de l’auditoire irlandais », déclare-t-il. Le ministre des Communications, Alex White, parle quant à lui du « bénéfice qu’auront les auditeurs à écouter leurs stations locales, nationales ou régionales préférées peu importe où ils se trouvent. C’est aussi un moyen innovant pour promouvoir les radios irlandaises au sein d’un environnement multiplateforme de plus en plus concurrentiel. »

L’application est disponible gratuitement dans les boutiques de Google et d’Apple. Dès les premiers jours de lancement, l’application était dans les meilleurs téléchargements de l’App Store, et comptait plus de 10 000 téléchargements sur le Play Store. Sur les deux boutiques, l’application est très bien notée par les utilisateurs.

Yes or no : prise de parole médiatique pendant le référendum

L’Irlande s’est mobilisée, le vendredi 22 mai 2015, pour le référendum sur le mariage homosexuel. Le « oui » l’a emporté largement avec près de 62 % des votes. Pendant les mois qui ont précédé la décision des irlandais dans les urnes, les médias ont énormément traité de ce référendum.

D’après une étude réalisée par l’agence Newsaccess Media Intelligence, pas moins de 773 papiers ont été rédigés sur le sujet entre le 1er et le 20 mai 2015, soit les deux dernières semaines de campagne pour les deux camps qui s’affrontaient. L’étude se concentre sur huit journaux, qui sont les plus influents au sein du pays : The Irish Independent, The Irish Examiner, Daily Mail, The Star, Sunday Times, Sunday Business Post, Sunday Independent et The Herald.

Yes pour les médias

Au sein de ces trois journaux, on constate que les articles concernant le référendum pour le mariage homosexuel étaient trois fois plus portés sur le « oui ». En effet, pas moins de 424 articles ont traité de la campagne de YesEquality, des partisans au mariage pour tous ou encore des politiques et autres stars en faveur avec la mise en place d’une telle loi. 135 seulement ont parlé des raisons du « non », des représentants religieux ou encore des citoyens en désaccord. Notons également 214 articles dits « neutres », qui prenaient soin de parler du référendum de manière générale.

Ralliement au plus grand nombre

« Contrairement aux médias audiovisuels, qui doivent couvrir équitablement les référendums, la presse écrite elle n’est pas soumise à de telles restrictions et cette étude confirme le très grand soutien de la presse écrite pour le oui », déclare Laurie Mannix, directeur de la recherche. Un grand nombre de personnes publiques se sont engagées dans la campagne en faveur du mariage gay et cela a, à terme, influencé les journalistes à angler davantage sur les partisans du oui. Ces derniers ont également réalisé une grande campagne à travers le pays, remarquée par tous.

Néanmoins, l’étude ne nous dit pas de quelle manière a été traitée la question de l’âge du président, elle aussi soumise au référendum ce vendredi. La motion du passage de l’âge de candidature aux présidentielles de 35 à 21 ans a elle été largement rejetée par près de 73 %.